Des végétaux indésirables dans notre patrimoine vert au Passage d’Agen

 

 Dans le monde, il y a des personnes qui se battent pour préserver notre planète. Notre territoire végétal est attaqué et notamment la forêt amazonienne qui se réduit comme peau de chagrin. Bien évidemment qu’il faut préserver cette nature mais lorsque la végétation pousse sans limite, cela peut être un cauchemar.

Depuis quelques temps, si on observe notre environnement passageois, on peut voir, çà et là, des végétaux envahissants et parfois nocifs, arriver dans notre espace, qui n’ont rien à faire chez nous au détriment de notre patrimoine végétal qui se retrouve étouffé par ces indésirables. Cela est aussi valable pour les communes voisines et au-delà.

Les plus répandus sur notre commune dans les rues, les terrains vagues et dans nos jardins sont:

le raisin deVirginie, l’ailante glanduleux, l’ambroisie (pas encore sur la commune mais présenteà proximité), ledatura, lecyperuseragrostis, la renouée du Japon et aussi dans le lit de la Garonne (passerelle), comme lajussie.

 

Le raisin de Virginie est une plante herbacée, originaire d’Amérique, qui peut attendre 1,5 m environ. Elle a été importée autrefois par des viticulteurs bordelais pour noircir le vin. Cette méthode a été arrêtée, mais maintenant, cette plante s’est bien implantée en France. Cependant, lorsqu’elle s’est installée dans la terre, il est très difficile de s’en débarrasser. La section des tiges peut mesurer jusqu’à 10 cm. En effet, l’hiver, elle disparaît mais au printemps suivant, elle renaît car, elle fait des tubercules comme les patates douces qui restent en terre. La graine germe même dans le moindre espace, une fente entre un mur et le sol bitumé par exemple.
Il faut savoir que la totalité du végétal est toxique, par ingestion ou par contact.
Cette plante est décorative car les tiges sont rouges violacées. Suite à l’apparition des petites fleurs en grappes, des petits fruits violets prennent place et peuvent être confondus par les enfants avec les raisins ou les mûres étant donné leur proximité possible avec les ronces.
Cette plante est visible sur toute la commune, dans les rues, les jardins et aussi les terrains vagues.

L’ailante glanduleux (frêne puant) est un arbre originaire de Chine importé par des pépiniéristes en raison de sa rapidité de pousse, environ 2 m par an, et de son feuillage. On peut le confondre avec le sumac en raison de la ressemblance de ses feuilles à cette différence près que ses feuilles ne deviennent pas rouge à l’automne. De plus, si on les manipule, on sent une forte odeur désagréable.
En Chine, l’arbre est utilisé pour faire du feu et aussi pour l’élevage du bombyx de l’ailante.
Dans ce végétal, tout est toxique et peut entraîner des allergies respiratoires avec le pollen qu’il dégage au printemps Il peut aussi faire apparaître des lésions cutanées lorsqu’il est touché sans précaution.
Cet arbre peut atteindre rapidement les 15 à 20 m de hauteur et a une durée de vie de 50 ans environ. On peut voir un beau spécimen à l’arrière du Chat d’Oc. Celui-ci colonise le quartier.
L’espèce est classé dans les plantes les plus envahissantes, il est très difficile de s’en séparer car non seulement il produit des graines appelées samares, mais en plus, il drageonne. A l’heure actuelle, il n’est plus en vente dans les pépinières normalement

L’ambroisie est une plante herbacée annuelle originaire d’Amérique elle est considérée comme indésirable et envahissante.
Son pollen peut provoquer de graves allergies. Il est conseillé de l’arracher ou de la faucher avant la floraison.
La lutte contre cette plante est inscrite dans le 3éme plan national de santé environnent.
La France a mis en place le 21 juillet 2011 un observatoire interministériel associant les ministères de l’agriculture, de l’écologie et de la santé. En Suisse et en Hongrie il est obligatoire de signaler sa présence. Actuellement, cette plante ne semble pas être présente sur notre commune mais c’est à titre d’information qu’elle est évoquée ici. Il est conseillé de l’arracher dès son apparition.

Le datura est une plante herbacée pouvant attendre les 2 m de haut et presque autant de large. Elle est riche en alcaloïde.
Originaire du Mexique et du sud ouest des Etats-Unis, elle est toxique et peut entraîner des symptômes similaires à ceux d’une intoxication par l’atropine (antispasmodique).
Son feuillage est très découpé et ses fleurs blanches sont en trompettes. Après la floraison, les graines sont dans des bogues recouvertes de piquants comme les marrons.
La plante commence à être visible sur la commune et notamment à la Demi-Lune. Elle pousse souvent dans les terrains vagues ou dans la terre ramenée lors de chantier de terrassement.

 Le cyperus eragrostis (souchet) est une herbe de la même famille que le papyrus et pousse dans des terrains humides et sur les berges des cours d’eau.
Elle est originaire d’Amérique du sud.
C’est une plante qui peut mesurer de 20 à 50 cm avec des feuilles et des tiges vertes et fines qui coupent. Au bout des tiges se forment des fleurs vert-pale qui contiennent du pollen. Les petites graines se sèment et peuvent envahir très rapidement les pelouses. Lorsqu’elle s’installe, il est difficile de l’éradiquer car si on laisse la tonte sur place, il y a de forte chance que les graines germent. Cependant elle s’arrache facilement lorsque le terrain est humide.

 La jussie, qui pousse sur les berges de la Garonne, est une plante rampante qui fait des fleurs d’un jaune vif d’où son introduction dans les années 1820 par les hommes pour décorer des mares ou étangs.
Elle est originaire du Sud-américain ou d’Australie. Depuis 2016, elle est inscrite comme espèce exotique envahissante préoccupante par l’Union Européenne. Elle ne peut pas être importée, cultivée, commercialisée, plantée ou libérée intentionnellement dans la nature et ce nulle part dans l’UE.
Elle se multiplie facilement car un petit morceau d’un centimètre prend racine très facilement.
Elle peut très rapidement recouvrir la totalité d’un plan d’eau étouffant la vie subaquatique.
Elle aurait colonisé pratiquement une bonne partie de la France en raison du réchauffement climatique car elle serait gélive à – 7°.
Des reportages ont été diffusés à la télévision, montrant le fauchage des plans d’eau recouverts par la plante.
Petit à petit, elle va gagner du terrain car lors des crues, elle va probablement s’enraciner en aval.

 La renouée du Japon ou renouée à feuilles pointues est une plante herbacée vivace originaire de l’Asie orientale. Elle s’est répandue en Europe ainsi qu’au Canada et aux Etats-Unis. Elle est considérée comme étant l’une des pires plantes envahissantes pouvant perturber les écosystèmes. Elle peut mesurer entre 1 et 4 mètres de hauteur. Sa croissance est de 1 à 8 cm par jour, elle peut donc atteindre 4 mètres en 2 mois. Les tiges poussent sur un rhizome énorme de 30 cm de diamètre environ. En hiver les tiges disparaissent pour repousser au printemps. La plante fleurit et fournit un nectar, mais les graines sont peu fertiles en France en raison du gel en automne. La reproduction se fait surtout par la multiplication végétative. Les fragments de rhizomes de 10 grammes suffisent à régénérer la plante. Le réseau racinaire qui est en terre à 1 ou 3 mètres de profondeur peut atteindre un diamètre de 10 mètres. Dépourvue de prédateur, elle est très invasive. Les racines sont très robustes et peuvent s’infiltrer à travers le béton.
Certaines plates-formes de compostage refusent de recycler les résultats du fauchage ou de l’arrachage de la plante. Ses terrains de prédilections sont : les voies ferrée, les axes routiers et surtout le long des cours d’eau. Dans plusieurs pays européens, elle est considérée comme invasive et la plantation est interdite (loi).

Voilà quelques exemples de végétaux envahissants et/ou nocifs pour notre santé sans oublier les peupliers, les troènes, le lierre, le xanthium (lampourde commune) qui est maintenant présent sur la commune, etc… En conclusion, il faut être vigilant à l’égard de ce qui nous entoure car tout n’est pas inoffensif. Il vaut mieux les identifier avant de les toucher. Ces végétaux sont souvent introduits par l’homme qui n’a pas de recul sur leur capacité de prolifération et les végétaux sont ensuite dispersés soit par le vent, les oiseaux et aussi par l’action humaine. Observons la nature et ne nous laissons pas envahir par ces végétaux qui empêchent notre patrimoine vert de s’épanouir. Pour vivre, nous avons grand besoin de cet environnement végétal où tout gravite autour, les insectes, les oiseaux, les animaux …. et l’homme.

 Monique HENRI
Membre du Conseil d’Administration de la SAHALP 
31 octobre 2023